Daniel Edwards
- 19 décembre 2022 18:00 GMT
- 5 min de lecture
Lionel Messi était à quelques minutes de connaître officiellement le trophée de la Coupe du monde. Mais après 16 ans d'attente, le capitaine argentin ne pouvait plus attendre.
Alors qu'il quittait la scène après l'attribution de son deuxième Ballon d'or en tant que meilleur joueur du tournoi, Messi a repéré l'objet de ses affections. Il n'a pas perdu de temps : se faufilant, il a déposé un baiser sur le haut de la coupe, avant de finalement la tenir en l'air pour le plus grand plaisir de ses coéquipiers et de toute une nation.
Un beau chapitre de l'histoire du football s'est enfin écrit. Le meilleur joueur de sa génération a mis la main sur la Coupe du monde, le trophée pour lequel il a tant transpiré et sacrifié pendant presque exactement la moitié de sa vie après avoir joué pour la première fois pour l'Argentine à l'adolescence en 2005.
A 35 ans, Messi a touché les étoiles. Maintenant, la question évidente : où va-t-il exactement à partir d'ici ?
Ce fut le coup de foudre pour Messi et le trophée de la Coupe du monde
Dans l'immédiat, rien ne devrait changer grand-chose. Certes, Messi, avec la bénédiction probablement plutôt réticente du PSG, prendra une pause importante du football pour se ressourcer, après avoir joué chacune des 690 minutes de l'Argentine (hors temps d'arrêt) au Qatar.
L'avion argentin reviendra à Buenos Aires lundi soir et une multitude de marches pour la victoire sont prévues le lendemain au monument Obelisco, qui a attiré environ 3 millions de fêtards célébrant la victoire en fusillade sur la France. À partir de là, le scénario le plus probable verra Messi rester dans son Rosario natal tout au long de la période des fêtes, peut-être faire rapport en France à un moment donné à la mi-janvier pour reprendre la quête désespérée du PSG pour la gloire de la Ligue des champions.
Ce qui se passe une fois la saison 2022-23 terminée, pour le meilleur ou pour le pire, est plutôt moins clair. Il a été largement rapporté que Messi envisageait de passer à la MLS à la fin du mandat, avec l'Inter Miami en pole position pour décrocher ce qui serait le plus gros transfert de l'histoire de la ligue.
La victoire finale de dimanche supprime un grand obstacle à cet accord. Pour le dire simplement, Messi a réalisé tout ce qu'il avait l'intention de faire dans sa carrière étincelante. Coupe du monde; Copa América; médaille d'or olympique ; Ligue(s) des champions ; titres de champion dans deux pays ; Sept (et sûrement bientôt huit) Ballons d'Or et plus de 800 buts en carrière entre club et pays : que pourrait-il avoir de plus à prouver ?
Messi est férocement compétitif, bien sûr, mais ce n'est pas Cristiano Ronaldo, qui poursuit obsessionnellement record après record. L'Argentin ne se poussera pas à la limite de 1000 buts, ou 200 buts en Ligue des champions, ou toute autre note de bas de page dans les livres d'histoire.
Il a le gros lot, celui qui l'a distrait pendant des années alors que l'Argentine n'a pas réussi. Son héritage en Argentine et dans le reste du monde est assuré, en tant que véritable pair du grand Diego Maradona dans le premier et, dans le second, peut-être le meilleur joueur à avoir jamais joué au jeu.
Si en échange de cette joie Messi souhaite recevoir en retour deux ou trois années de détente sous le soleil de Floride, personne ne pourrait lui en tenir rigueur. Il a tant donné à ce sport, et c'est un grand soulagement de le voir enfin reprendre quelque chose.
Y aura-t-il une surprise en 2026 ?
Messi célèbre la victoire finale de la Coupe du monde
Ne fermons pas le livre si tôt, cependant. Dans l'euphorie de la victoire et après avoir déclaré à plusieurs reprises que cette Coupe du monde serait probablement sa dernière. Leo a fait allusion à son avenir avec l'équipe nationale.
« J'aime le football, c'est ce que je fais. J'aime être dans l'équipe nationale et je veux continuer en vivant quelques matchs de plus en tant que champion du monde », a-t-il déclaré aux journalistes. L'entraîneur Lionel Scaloni est allé encore plus loin : « Pour l'instant, je pense que nous devrions lui garder une place pour le prochain. Coupe du monde, s'il y a 26 places… »
On peut se permettre d'être égoïste, et rêver du petit sorcier, toujours aussi fort à 39 ans, prenant d'assaut les États-Unis, le Canada et le Mexique ; mais quelle façon plus douce de conclure le Messi qu'avec la Coupe du monde à la main, le n ° 10 sur le dos, sérénadé à Buenos Aires par des dizaines de milliers de personnes beuglant Muchachos, le chant qui est devenu l'hymne officieux du Qatar.
« Je suis né en Argentine, terre de Diego et Lionel », vantent fièrement les paroles, avant de promettre de venger la douleur des défaites passées. Mais dans les rues d'Argentine dimanche, Muchachos avait déjà subi une subtile altération. « Nous avons déjà gagné le troisième, nous sommes maintenant champions du monde. »
Personne n'a fait plus pour y parvenir que Messi, qui a refusé de quitter le terrain ne serait-ce qu'une seule seconde, de peur que son rêve ne soit mis en péril d'une manière ou d'une autre sans qu'il soit là pour le surveiller. Si 1986 était la Coupe du monde de Maradona, celle-ci appartient à Leo, marquant un point culminant dans sa carrière déjà spectaculaire et, à 35 ans, peut-être l'adieu parfait ?
La décision reviendra bien sûr à Messi. Il ne doit rien à personne, son entrée au Panthéon argentin des grands sportifs aux côtés de Maradona, Fangio, Monzon et Di Stefano déjà assurée. Tout ce que nous pouvons faire, c'est apprécier le temps qu'il lui reste sur le terrain, sachant que nous ne reverrons probablement jamais son pareil.
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